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Après maintes demandes de correction auprès de Google Maps, voilà que notre belle allée, nommée à tort depuis longtemps "Allée du Parc" a retrouvé son véritable nom! Un nom plein de sens, d'ailleurs. En témoigne ce petit historique relaté par Jean Granger.


 

Allée du CANAL

 
 
 
 
Cette allée bordée d’érables, sur une partie de sa longueur, a été baptisée  Allée du Canal, Elle part de la rue de la Teinture et suit approximativement le profil de l’ancien canal jusqu’à l’usine de mécanique et l’aire de loisirs, sur une longueur de 500 mètres. Elle est fréquentée le week-end par les familles et surtout par les familles qui ont de jeunes enfants d’où l’obligation du respect de la vitesse limitée à 40 km/h. En toutes saisons, par beau temps, c’est le rendez-vous des sportifs (vélo, planche et patins à roulettes, cross…) mais aussi des personnes âgées qui font leur promenade en terrain peu accidenté et peuvent se reposer sur les bancs. L’Allée du Canal, la bien-nommée, n’est pas une rue pour le passage de voitures, mais une allée propice aux flâneries dans le calme et le silence.
C’est un espace privilégié où les manifestations populaires, la vogue, les concours de pétanque, les vide-greniers peuvent se dérouler en toute sécurité et bénéficient d’une capacité de places de parking. Elles apportent de l’animation dans le quartier et sont donc les bienvenues.




Le Canal, comblé depuis plusieurs décennies, n’évoque maintenant plus aucun souvenir à un grand nombre de séauvois.
Ce canal a été creusé et aménagé pour créer la chute d’eau nécessaire à l’entrainement d’une turbine dans l’usine Catteau-Lorthiois installée dans l’actuelle Abbaye, il traversait donc la propriété.
Pour la prise d’eau du canal, on a dû élever un barrage sur toute la largeur de la Semène, un peu en amont du viaduc. Ce barrage, qui n’a plus maintenant d’utilité, était appelé La Levée et était bien connu des pêcheurs, mais surtout des baigneurs qui trouvaient là une profondeur suffisantepour des plongeons.
Une vanne à l’entrée donnait la possibilité d’assécher le canal pendant la fermeture de l’usine et permettre le curage.

On trouve encore d’anciennes photographies où l’on peut suivre le parcours du canal. Le rideau de peupliers au-dessous des courts de tennis était en bordure et protégeait le petit sentier d’accès à la Levée.
A hauteur du début de la descente actuelle au Plan d’Eau, le canal était couvert d’une dalle de béton, d’une largeur près de 5 mètres, qui permettait à l’exploitant agricole de faire passer troupeau et charrettes.
Puis le canal, d’une largeur de 2 à 3 mètres et d’une profondeur moyenne de 1 mètre coulait en direction de la Teinture. Il continuait au-delà, à 10 mètres en contrebas de l’avenue de la Semène. A hauteur du N°44, il disparaissait dans un tunnel et terminait sa course jusqu’à la turbine en traversant le Pont Rouge par la conduite forcée enveloppée dans le parapet gauche.

 
Le canal animait la vie et les discussions. Sauf les jours où le canal ne coulait pas, par arrêt de la turbine et que l’eau était stagnante, les lavandières et les simples ménagères se retrouvaient aux deux endroits aménagés pour les lessives. Là, des pierres plates en plan incliné au bord de l’eau, les lavandières s’agenouillaient dans leur caisse en bois rembourrée d’un coussin et faisaient leur lessive, quelle que soit la température de l’eau.
 

L’Allée du Canal perpétue donc le souvenir du cours d’eau artificiel qui traversait la Séauve. 

 

Article de Jean GRANGER

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